Le conseiller diplomatique de François Hollande, Paul Jean-Ortiz, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi 31 juillet à Paris des suites d’un double cancer, à l’âge de 57 ans, a-t-on appris de l’Elysée.
Ce spécialiste de la Chine avait intégré l’équipe du président de la République immédiatement après son élection en mai 2012. Il avait notamment pesé dans l’engagement des troupes françaises au Mali et sur la position de la France sur le dossier syrien. Il avait également été l’organisateur de l’opération « Yellow Bird » après le massacre de la place Tiananmen en 1989.
Paul Jean-Ortiz souffrait du cancer depuis plus d’un an et a poursuivi son travail jusqu’à récemment malgré son traitement et la chimiothérapie. Il conservait un humour pince-sans-rire mâtiné d’une inaltérable réserve diplomatique. Depuis le mois de mai, Jacques Audibert, ancien directeur des affaires politiques du Quai d’Orsay, avait commencé à le suppléer dans sa tâche.
François Hollande a salué « un ami aussi discret que fidèle », qui « s’est éteint une fois prodigués ses derniers conseils ». Le chef de l’Etat avait rendu une dernière visite mercredi à son conseiller.
DIPLOMATE EN CHINE
Né en 1957 au Maroc, ce fils d’un républicain espagnol découvre le mandarin lors de ses études à Aix-en-Provence, une langue qu’il finira par maîtriserparfaitement. Le début d’un parcours qui le mènera à des postes diplomatiques à Pékin et Canton, de la fin des années 1980 jusqu’en 2005. Il devient directeur Asie et Océanie au ministère des affaires étrangères en 2009.
Proche des mouvements trostkistes dans sa jeunesse, Paul Jean-Ortiz était un gauchiste de conviction. « Il y avait des revendications et des révoltes qui étaient justes même si la ligne était fausse », expliquait-il en avril dernier au Journal du dimanche qui lui consacrait un portrait.
« La France a perdu l’un de ses grands diplomates », a réagi Pierre Haski, cofondateur du site Rue89.com et pendant de longues années correspondant deLibération en Chine. Le journaliste évoque un homme « respecté » des Chinois pour « sa maîtrise de leur langue et sa connaissance de toutes les nuances du système communiste chinois ».